La musique de chambre pour instruments à vent a passionné les compositeurs français actifs dans les années 1920 parce que cette famille d’instruments permettait de rompre avec l’esthétique romantique des cordes en même temps qu’elle invitait à nouer des liens nouveaux avec les musiques de divertissement qu’on pouvait entendre dans les cabarets ou les boîtes de jazz. Le quintette composé d’une flûte, d’un hautbois, d’une clarinette, d’un cor et d’un basson est sans conteste la formation emblématique, pilier aussi des pupitres des vents au sein de l’orchestre symphonique. Germaine Tailleferre, Louis Durey et Darius Milahud ont excellé dans l’écriture pour cette formation. C’est aux instruments à vent que Francis Poulenc a confié ses plus belles pages de musique de chambre, mettant en avant des instruments jusque-là délaissés comme le basson. La gaieté de ton émane de son Sextuor pour piano et vents (achevé en 1940) caractérisé par une grande variété de dialogues possibles entre les différents instruments. Vivifiante, divertissante et virtuose, la musique de chambre pour vents imaginée par les compositeurs du Groupe des Six nous plonge dans l’atmosphère dynamique de fête et d’insouciance des Années Folles.